LES GROTTES
Le « Capo di Leuca » n’est pas fascinant seulement pour son histoire, pour les légendes ou ses traditions mais surtout pour sa mer et pour ses côtes. Seulement qui ne l’a jamais visité ne sait pas que le « Capo » est peut-être un des seuls lieux au monde capable de mettre tous d’accord. En effet en quelques kilomètres de côte on peut trouver de hautes falaises, parfois difficilement praticables pour les non experts, qui descendent à pic dans la mer Adriatique et à l’ouest de petites plages qui s’alternent à de bas rochers ou encore des vastes étendues de plage sableuse de couleur jaune-or.
Tout le littoral est rendu encore plus intéressant, dans toute sa beauté, par la présence de nombreuses grottes karstiques, environ une trentaine, auxquelles l’imagination et la fantaisie de l’homme ont attribué des noms plutôt singuliers. D’une façon générale, pour admirer mieux leur beauté et la variété des couleurs qu’assument les eaux, il est préférable de visiter les grottes situées à l’orient avec la lumière du matin et celles situées à l’ouest pendant l’après-midi parce que l’effet des réfractions lumineuses est beaucoup plus intense et suggestif.
Les grottes à l’ouest. Grotta Porcinara est sûrement la grotte la plus connue de celles existant à Leuca, située sur le versant est de « Punta Ristola » sur la pente d’un talus, à 20 m sur le niveau de la mer et loin 60 m. On y peut accéder par la terre, à travers un sentier qui à partir de la route côtière se détache immédiatement après le pont du « scalo di Castrignano », soit par la mer étant donné que la zone qui se trouve devant la grotte est munie d’amples marches. Entièrement creusée par l’homme, la grotte a deux grandes bouches qui permettent d’accéder à l’intérieur de 3 milieux communicants entre eux. Le premier milieu, situé à l’est, est le plus grand mais c’est aussi celui dans lequel la main de l’homme moderne, insouciant parfois du besoin de connaître et sauvegarder ses propres racines et sa propre histoire, a gravé le plus. En effet la privatisation de cette partie de la grotte a porté à sa séparation des autres deux milieux à travers un mur provisoire, à la fermeture de l’entrée naturelle avec des murages et des grilles en bois et à l’aménagement du plancher avec du béton. Sûrement le spectacle n’est pas des meilleurs surtout pour qui, en accédant à la grotte par la mer, remarque que sa voûte est devenue l’étage de la galerie d’une villa privée. Dans le deuxième milieu, dont les mesures sont 7 m environ pour la partie la plus large et 10 m pour ce qui concerne la profondeur, ce qui frappe c’est la présence de nombreux trous à hauteur d’homme qui servaient une fois à contenir très probablement des images. Le troisième milieu, mais aussi le deuxième, sont les plus riches de témoignages épigraphiques réalisés sur des tableaux rectangulaires obtenus sur les murs intérieurs de la grotte en polissant la roche jusqu’à obtenir une surface uniforme. Les inscriptions en grec et latin reportent des noms de marins (Erotimon, Cordius Aquilinus, etc), de navires (Medaurus, Afrodites, etc) et de divinité (Zeus, Fortuna, etc.). Très importante a aussi été la découverte de quelques inscriptions en messapien sur quelques fragments de céramiques découverts sur l’eschara (structure circulaire semblable à une plateforme destinée aux fonctions religieuses) de la grotte pendant les creusements effectués au cours des années ‘70 par l’institut d’Archéologie de l’université de Lecce. Les recherches archéologiques ont fait lumière sur beaucoup d’incertitudes; de l’examen des monnaies, des inscriptions, des fragments d’os et des vases récupérés dans les alentours de la grotte on a pu affirmer que la grotte était un temps un lieu de culte et de dévotion de beaucoup de divinités païennes parmi lesquelles il y avait le père des hommes et des dieux, Zeus, qui était vénéré avec le nom de Batius. Les pièces montrent en outre que le culte de ces divinités, commencé au cours du VIIème siècle av. J.-C. et terminé dans le IIème sec. apr. J.-C. impliquait non seulement la population autochtone mais aussi les navigateurs et les commerçants qui s’arrêtaient à Leuca, étape d’abordage obligatoire. Leuca avec la grotte Porcinara constituait dans l’antiquité seulement un des innombrables lieux de culte, situé sur la côte adriatique du « Capo », où on adorait les divinités locales nommées par les fidèles avec des noms locaux. Punta Ristola et sa grotte pour beaucoup de siècles était destinée à Sanctuaire messapien, grec et enfin latin et avec punta Meliso, autre grande zone sacrée, elles ont rendu Leuca une importante zone de culte premièrement païenne et puis chrétienne connue dans chaque coin du monde et par des peuples avec des cultures et des religions différentes.
La Grotta del Diavolo est située toujours sur Punta Ristola à environ 150 m de la grotte Porcinara et elle est accessible soit de la mer que de la terre à travers une ouverture haute environ 4 m et large 2m. Elle a été appelée ainsi parce qu’on disait qu’on entendait des grondements sourds que l’imagination populaire attribuait au diable. La grotte se divise en trois parties: l’entrée principale, située à 16 m sur le niveau de la mer, a une ouverture de 6 mètres pour 5 au nord qui s’introduit dans un vestibule légèrement soumis; la partie centrale qui termine après environ 20 m dans un vestibule inférieur qui descend progressivement jusqu’à atteindre le niveau de la mer; le hall qui se rétrécit de plus en plus jusqu’à ouvrir deux voies qui mènent à la mer. Des recherches récentes ont reporté à la lumière une série d’outils et d’armes de silex ou d’os, céramiques, larves de coquillages remontant au Néolithique.
La Grotta del Presepe est ainsi nommée pour sa ressemblance au décor biblique et elle est formée par une série d’arcs bas qui peuvent être franchis seulement lorsque la mer est calme.
La Grotta delle tre Porte est constituée par trois grandes ouvertures qui laissent entrevoir une cavité immense. Sur le mur nord de la pièce intérieure il y a une galerie qui termine après environ 30 m dans une ample chambre avec des stalactites et des stalagmites. Á l’intérieur de celle-ci, appelée la Grotta del Bambino, fut retrouvé une molaire supérieure gauche d’un enfant d’environ 10 ans remontant à l’âge néandertalien. Dans la galerie on a par contre retrouvé des restes de rhinocéros, d’éléphant ancien et de cerf.
La grotta dei giganti est liée à la légende qu’à l’intérieur il y avait les os des géants tués par Hercule le libyen. En réalité son nom dérive de la présence d’os et de dents de pachydermes. Même si on y accède par voie maritime pour la visiter il faut descendre du bateau. Du point de vue paléontologique et archéologique c’est une des grottes les plus intéressantes parce que des études effectuées ont relevé la présence de gisements d’industrie musterienne. D’un petit bord de terre brune – rougeâtre des fragments d’os humains ont été extraits et d’un pot de verre, des tessons byzantins et 5 monnaies de bronze de Constantin VII (913-919) et de Romano I (919-921).
La grotta della stalla a peut-être été appelée ainsi parce qu’un temps elle était utilisée par les pêcheurs pour se réfugier des orages. Les deux grottes qui la composent se prêtent parfaitement à un bain réfrigérant.
La grotta del drago a une bouche de 40 m et elle est profonde 60 m. Sa dénomination dérive de sa ressemblance à la tête d’un dragon qu’on peut remarquer en entrant avec le bateau sur le mur gauche.
Le grotte a levante (Les grottes à l’orient). Grotte Cazzafri. Son nom est d’origine grecque et il signifie « maison de l’écume », peut-être de l’écume que les flots produisent en se brisant sur ses roches. On y peut accéder seulement en bateau pour jouir d’une immense voûte riche de stalactites, et en entrant encore plus à l’intérieur un balcon permet un bref abordage. Ce qui frappe le plus de leur aspect c’est la main de la nature qui semble avoir dessiné les arcs d’entrée, la mer cristalline et les couleurs des roches.
La grotta del Morigio est ainsi appelée parce que selon la tradition, les Maures s’arrêtèrent avant d’attaquer et détruire Leuca. C’est une grotte cachée qui présente une difficulté d’accès soit de la mer soit de la terre. Elle est connue comme grotte des amoureux aussi parce qu’elle est fréquentée souvent par des couples qui en nageant y accèdent à travers la porte marine.
Sur le versant placé à l’orient un autre lieu à visiter est Pont Ciolo, une crique surmontée par un pont moderne dont le nom dérive du terme dialectal « ciola » qui signifie corbeau noir.